Jean Giraud, né le 8 mai 1938 à Nogent-sur-Marne et mort
le 10 mars 2012 à Paris.
« J’ai toujours eu du mal à faire Blueberry. Cela demande une discipline graphique extraordinaire. C’est beaucoup plus difficile que de faire du Moebius. C’est la même différence qu’il y a entre peindre un tableau de Delacroix et un de Picasso. Un Delacroix demande que l’on traverse un univers de technicité, de connaissance du matériau absolument extravagant; un Picasso requiert « seulement » de traverser un univers mental de structures, de regards sur le monde, etc. < …>
Mais faire du Delacroix, si l’on est pas bien, si l’on est resté plusieurs mois sans dessiner avec cette technique là, c’est extrêmement ardu. Cela nécessite d’avoir en permanence certaines données comme dans un art martial, la danse ou le Piano; il faut s’entraîner tous les jours, tous les jours…
« Pour faire du Gir, il faut être en état de grâce, disponible complètement et en parfaite situation d’innocence. Ca demande une énergie folle… » entretient avec Numa Sadoul ( 1975).



